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Entre blessures et bricolage, c'était le Tournoi du remue-ménage pour les Bleus

Paul Citron

Mis à jour 19/03/2024 à 11:21 GMT+1

Conclu à une invraisemblable deuxième place, le 6 Nations 2024 de l'équipe de France a posé plus de questions qu'il n'a apporté de certitudes. Mis à mal par de nombreuses absences dès le départ, les Bleus ont offert des prestations très inégales qui ont fini par pousser Fabien Galthié à innover. Difficile d'affirmer que le renouvellement amorcé cet hiver trouvera son écho, pourtant.

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Voilà une annonce qui n'a pas bien vieilli. Le 9 janvier dernier, Fabien Galthié présageait dans un entretien accordé à L'Equipe que "80 ou 90%" de l'effectif français de la Coupe du monde 2023 verrait la Coupe du monde 2027. "Cette génération avec qui on a travaillé depuis quatre ans est en route, avançait le sélectionneur. Le dernier match du premier mandat face à l'Afrique du Sud, perdu d'un point (en quarts de finale du Mondial, ndlr), est un élément constitutif de son développement et un vécu collectif supplémentaire pour être meilleur."
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Des jeunes, oui...

2 mois et un Tournoi des 6 Nations plus tard, difficile de lister les joueurs qui traverseront sans encombre les 3 ans et demi qui nous séparent du Mondial en Australie. Les Français ont beau avoir tenu leur rang au classement en arrachant la 2e place après un Crunch indécis jusqu'au bout, ils ont surtout connu de vives secousses pendant la compétition. Privés de plusieurs cadres "Premium" (Dupont, Ntamack, Jelonch, puis Jalibert et Danty) comme aime à les surnommer Fabien Galthié, passés très près de s'incliner devant l'Ecosse ou l'Italie, les Bleus ont eux-mêmes mis le couteau sous la gorge de leur sélectionneur, plutôt prudent d'ordinaire. Pour les réveiller, il fallait injecter du sang neuf.
Avant le match face au pays de Galles, notre consultant Jean-Baptiste Lafond imaginait même que seuls "10 à 20%" des joueurs de la Coupe du monde 2023 se rendraient aux Antipodes en 2027. Emmanuel Meafou, Nolann Le Garrec, Nicolas Depoortere et Léo Barré ont donc saisi leur chance, et leurs prestations abouties ont redonné le sourire aux Bleus en fin de Tournoi. Posolo Tuilagi est aussi passé par là. Ceux-là font-ils désormais partie des meubles ? Rien n'est moins sûr.
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...Mais sans grandes garanties

Un tiers du XV de départ a peut-être changé entre le quart de finale mondial France-Afrique du Sud et le France-Angleterre de clôture de ce Tournoi, mais la dynamique amorcée par Fabien Galthié a plus à voir avec le remue-ménage qu'autre chose. Le sélectionneur a d'abord agi sous la contrainte des absences, nombreuses. Si Léo Barré a eu du temps de jeu, c'est avant tout parce que Thomas Ramos a pallié les forfaits des deux ouvreurs de métier du XV de France.
Nicolas Depoortere n'a vu la lumière que parce que Jonathan Danty s'est retrouvé suspendu. Les galères rencontrées au centre du terrain contre l'Angleterre sont venues souligner la différence de profil qui existe entre les deux centres. La puissance de Danty ou la fougue de Depoortere, laquelle des deux pistes Fabien Galthié et ses adjoints embrasseront-ils, dans l'optique de construire une équipe compétitive lors des 4 prochaines années ? Avec les arrivées de Patrick Arlettaz et Laurent Sempéré, le staff bleu lui aussi a évolué, et il lui a fallu du temps pour considérer que ce Tournoi 2024 devait aussi jeter les bases d'un nouveau départ tactique.
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L'été n'en dira pas plus

Finalement, seule l'intronisation fructueuse de Nolann Le Garrec ressemble à un choix fort et payant du staff. Mais quel avenir en bleu pour le Racingman ? On doute qu'il relègue sur le banc Antoine Dupont, qui retrouvera sa place au soleil chez les Bleus après sa pige à VII pour les Jeux Olympiques de Paris 2024. Et remplacera-t-il même Maxime Lucu, "finisseur" parmi les finisseurs dans l'esprit de Galthié ? Là encore, la réussite du jeune Breton laisse plusieurs interrogations en suspens. Et les prochaines sorties n'offriront pas non plus de grandes certitudes.
L'avenant n°2 à la Convention FFR/LNR dévoilé le 9 janvier dernier stipule que les 4 matches de la tournée d'été - selon le Midi Olympique - face à un XV mondial (22 juin), face à l'Uruguay (9 ou 10 juillet) et face à l'Argentine deux fois (6 et 13 juillet) ne concerneront "que des joueurs ayant été peu sollicités pendant le Tournoi des 6 Nations 2024 et/ou qui ne seront pas finalistes du TOP 14 2023/2024." Deux critères assez prohibitifs, qui donneront surtout au groupe France des airs de gigantesque pépinière. Après ce Tournoi 2024, difficile malgré tout d'imaginer que les quelques pétards tricolores qui ont explosé resteront cantonnés à un rôle de réserviste très longtemps. Et la route vers l'Australie est encore longue.
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