Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Chronique - Alexandre Lacazette de retour à l'OL : une si belle histoire, une si frustrante carrière

Cyril Morin

Mis à jour 10/06/2022 à 00:58 GMT+2

LIGUE 1 - Officiellement présenté ce jeudi, Alexandre Lacazette fait son grand retour à l'OL. Cinq ans, seulement, après son grand départ vers Arsenal et tous les espoirs qui allaient avec. En dehors de son cocon lyonnais, l'attaquant de 31 ans ne sera pas parvenu à répondre aux attentes très élevées que son potentiel appelait. Si son histoire est belle, elle n'en reste pas moins frustrante.

La génération dorée de l'OL est-elle passée à côté d'un plus grand destin ?

Si vous n'aimez pas les clichés, passez votre chemin. Ce jeudi, c'est une belle histoire qui se raconte, c'est un peu de romantisme qui refait son apparition dans un football vendu au business, c'est l'enfant prodige qui revient chez lui alors que rien ne le prédestinait à un tel destin. Ce jeudi, le Gone pur-jus Alexandre Lacazette retrouve son cocon, celui qui l'a vu naître aux yeux du monde. Ce jeudi, c'est l'émotion qui prime.
A 31 ans, alors que l'OL ne disputera aucune Coupe d'Europe la saison prochaine, alors que démarre une énième révolution aux contours incertains, alors qu'il a divisé son salaire par deux, l'avant-centre a fait le choix du cœur. Dans un marché où son statut d'agent libre aurait pu lui ouvrir bien d'autres portes au cœur de l'été, il a fini par succomber aux appels du pied répétés d'un board lyonnais désireux de renouer avec des racines quelque peu oubliées ces dernières années.
Lacazette à l'OL, c'est une histoire de cœur et un vrai coup sportif. Dans la force de l'âge, le Lyonnais reste une gâchette à part en L1, en attestent ses trois dernières saisons lyonnaises, achevées avec plus de 30 pions au compteur toutes compétitions confondues. Si son passage à Arsenal n'a pas pris le virage escompté, il n'aura jamais paru perdre son football à Londres et compte bien le prouver à Lyon.

PSG, Barcelone, Atlético de Madrid : les trains ratés

Mais si l'affaire est belle, elle l'est surtout pour l'OL. Car le général Lacazette n'est pas spécialement devenu plus gradé éloigné de son Groupama Stadium. Son retour à Lyon, et a fortiori en Ligue 1, acte finalement l'échec de son transfert en grande pompe à Arsenal malgré cinq années de loyaux services à défaut d'avoir toujours été très bons.
A Londres, il aura montré certaines qualités qu'on lui connaissait : implication, professionnalisme, jeu en mouvement et leadership, notamment dans une dernière saison qui l'aura vu accompagner les Baby-Gunners dans leur développement. Mais c'est trop peu pour un buteur de sa trempe. Avec 71 buts au compteur en cinq saisons, il n'a jamais incarné le goleador dont les Gunners auraient eu besoin.
L'histoire de Lacazette, c'est celle d'un joueur qui arrive au mauvais endroit, au mauvais moment. Dans un Arsenal qui s'apprête à tourner la page Wenger et qui tourne en rond depuis plusieurs saisons. La meilleure preuve de ce tâtonnement, c'est le recrutement six mois après celui de Lacazette de Pierre-Emerick Aubameyang. Le général Lacazette est rétrogradé d'office dans la hiérarchie et ne reprendra finalement jamais du galon.
picture

Pierre-Emerick Aubameyang et Alexandre Lacazette (Arsenal)

Crédit: Getty Images

De ce passage londonien, long de cinq ans, il émane finalement plus de questions que de réponses le concernant. Mais la principale reste la même : et si son choix avait été différent ? Entre 2015 et 2017, les pistes ne manquent pas pour Lacazette. Le PSG d'Unai Emery insiste franchement pour en faire la doublure d'Edinson Cavani, il refuse. Le Barça se penche sur son cas aussi, pour faire souffler Luis Suarez, sans jamais concrètement passer à l'attaque.
Et puis, l'Atlético de Madrid, celui de Griezmann, pense trouver l'attaquant idéal à l'été 2017. Manque de bol, le TAS interdit les Colchoneros de recrutement cet été-là et c'est donc presque par défaut qu'il bifurque vers Arsenal. La carrière de Lacazette, c'est l'histoire de ce train qu'il faut savoir prendre au bon moment, sous peine de le voir définitivement partir…
picture

"L'obsession Zidane du PSG ralentit tout son mercato"

Les Bleus définitivement envolés ?

De ce choix-là découle sans doute tout le reste. Pas indiscutable à Arsenal, il n'est même plus discuté en Bleus. Parce que le vivier est trop grand, parce que ses références sont trop limitées et parce qu'avec l'équipe de France de Didier Deschamps, il n'a jamais trouvé sa place. "Ça n'a pas matché", résumait-il en novembre dernier. Sa dernière sélection remonte à novembre 2017, avec ce doublé face à l'Allemagne, point culminant de sa carrière en Bleu. Depuis, on ne l'a jamais revu. Pire, il n'a jamais été regretté.
L'histoire est taquine : en 2022, c'est Wissam Ben Yedder qui occupe la pointe bleue en l'absence de Karim Benzema. En 2016, c'est pourtant le Lyonnais qui ressemblait à l'évidence des années à venir. Mais les destins sont capricieux et les carrières jamais tracées d'avance. Celle d'Alexandre Lacazette en est peut-être l'un des symboles les plus parlants.
L'un des avant-centres français les plus complets, et donc les plus modernes, de sa génération n'aura pas connu les sommets espérés. Alors, il revient à la maison pour retrouver son cocon et s'épanouir à nouveau, là où tout a commencé. Pour réussir une mission périlleuse mais ambitieuse : remettre l'OL à sa place, potentiellement avec l'aide de certains acolytes passés. L'histoire est belle, certes. Mais elle reste aussi frustrante. Pour lui comme pour nous.
9 janvier 2016 : le premier buteur de l'histoire du Groupama Stadium s'appelle... Alexandre Lacazette
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Sur le même sujet
Partager cet article
Publicité
Publicité