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F1 - Grand Prix de Bahreïn - Verstappen et Red Bull, pas gagnants mais surtout pas perdants

Julien Pereira

Mis à jour 29/03/2021 à 20:04 GMT+2

GRAND PRIX DE BAHREÏN - Si Max Verstappen et Red Bull n'ont pas été capables d'honorer leur nouveau statut de favoris, en s'inclinant devant Lewis Hamilton (Mercedes) dimanche à Sakhir, le pilote néerlandais et son écurie y ont tout de même amassé de sacrées certitudes. Pour l'écurie autrichienne et son leader, c'est sûrement le plus important.

Max Verstappen (Red Bull) s'extirpe de sa monoplace au Grand Prix de Bahreïn, le 28 mars 2021

Crédit: Getty Images

À Sakhir, Red Bull a perdu le trophée mais elle a peut-être gagné bien plus. Le Grand Prix d'ouverture de la saison 2021, où Max Verstappen s'est finalement incliné devant Lewis Hamilton pour une poignée de dixièmes, a tout de même permis d'établir, pour de bon, le rapport de force qu'avaient dessiné les essais de pré-saison puis la qualification, samedi. A l'instant T, l'écurie autrichienne est là où elle avait toujours rêvé d'être depuis le début de l'ère hybride, sans jamais y parvenir : devant Mercedes.
Ironie de la photographie, elle a été battue dans le désert bahreïnien par un coup stratégique qu'elle n'aurait certainement pas renié du temps où elle était outsider. Mercedes a fait du Red Bull en optant pour une stratégie audacieuse. Hamilton a fait du Verstappen pour gagner un duel perdu d'avance. Le Taureau Rouge et son leader "Mad Max" - qui porte d'ailleurs de plus en plus mal son surnom - peuvent-ils se contenter de ce constat ? Certainement pas. Mais à l'entame d'une saison-marathon, peut-être auraient-ils tort de ne pas voir le verre à moitié plein.
"Que nous soyons si déçus maintenant est bon signe parce que l'année dernière, nous aurions été très heureux de cette performance", soulignait justement Verstappen, définitivement plus mature, après la course. Le génial batave a concédé 0"745 sur la ligne après avoir rencontré un problème de différentiel, perdu la bataille stratégique et rendu la tête de course en fin d'épreuve. Pas besoin d'être dans la peau du Néerlandais pour savoir qu'en fin de saison précédente, il aurait signé les yeux fermés pour vivre ce scénario. D'autant qu'il était difficilement imaginable : après le report de l'instauration du nouveau règlement technique à 2022, la première saison post-pandémie ne devait être que transitoire. Donc franchement similaire à la précédente.

Les chasseurs sont devenus les chassés

Les petites retouches aérodynamiques entérinées par la FIA ont finalement eu de grandes conséquences. Mercedes s'est fait piéger, au contraire de Red Bull, revenu en état de grâce dans ce domaine. Après tout, sa réussite actuelle est en partie celle du "high rake" - une grosse inclinaison du plancher de la monoplace lui permettant d'avoir beaucoup d'appui - concept poussé par Adrian Newey du temps où l'écurie raflait tous les titres avec Sebastian Vettel. Rendue inefficace par la philosophie de Mercedes, il avait peu à peu été délaissé... avant de revenir en force cette année. C'est à travers ce prisme qu'il faut analyser les mots de Lewis Hamilton, selon qui ces changements réglementaires avaient pour but de "faire régresser" le roi de la discipline et son écurie.
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Lewis Hamilton (Mercedes) et Max Verstappen (Red Bull) au Grand Prix de Bahreïn 2021

Crédit: Getty Images

Les chasseurs sont devenus les chassés - et réciproquement - et les discours ont changé. Toto Wolff est un maître de la com' mais il y avait peu de calculs et beaucoup de franchise dans le bilan qu'il a tiré de cette première course : "À la fin, les dieux ont été avec nous, a-t-il confié. Bahreïn n'a jamais été la course la plus favorable à Red Bull et ils n'y ont jamais été traditionnellement les plus rapides." L'écurie autrichienne quitte effectivement Sakhir gonflée à bloc, avec l'assurance d'une RB16B bien née et maintenant animée par un moteur Honda qualifié "d'oeuvre d'art" par Helmut Marko.
Est-ce la raison pour laquelle elle n'a pas tenté le diable dimanche, en ordonnant à Verstappen de rendre immédiatement la position à Hamilton, plutôt qu'en l'encourageant à faire le trou pour essayer de se mettre à l'abri d'une pénalité de cinq secondes comme le Néerlandais l'aurait préféré ? L'écurie jouera toujours la carte de la loyauté mais elle a en fait choisi l'option lui permettant d'éviter une polémique... et lui conférant le plus gros gain potentiel : si son leader avait trouvé une seconde fois l'ouverture sur Hamilton, Red Bull aurait réussi un double tour de force.
Reste à savoir si l'amertume ressentie par son pilote après la course se muera en regrets à la fin de la saison. La force du binôme Verstappen - Red Bull est maintenant établie mais difficile de savoir si elle sera durable. Mercedes préparerait déjà une riposte technique pour, elle aussi, montrer les muscles. Et tenter de réussir son propre double tour de force. En conservant ses couronnes mondiales. Mais aussi en séduisant... Max Verstappen, que Christian Horner ou Zak Brown ont désigné favori à la potentielle succession de Lewis Hamilton dans le baquet Mercedes la saison prochaine.
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Max Verstappen (Red Bull) en marge du Grand Prix de Bahreïn, le 28 mars 2021

Crédit: Getty Images

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