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Le Top 10 des rêves brisés par l’Allemagne en Coupe du monde

Anthony Procureur

Publié 12/07/2014 à 10:52 GMT+2

Avant le Brésil, humilié en demi-finale (7-1), beaucoup d'autres équipes ont vu leurs rêves se briser sur l'Allemagne en Coupe du monde. Voici notre classement dans lequel, "à la fin, c'est l'Allemagne qui gagne" d'une façon ou d'une autre.

La joie de l'Allemagne, la détresse du Brésil : un contraste à l'image de l'écart du niveau entre les deux équipes.

Crédit: AFP

1. Brésil - Allemagne, demi-finale 2014 (1-7)

En 1950, contre l'Uruguay, le Brésil avait vécu un traumatisme lors du Maracanazo de Rio en perdant la finale 2-1. 64 ans plus tard, l'Allemagne lui a fait subir le Mineirazo en demi-finale au Belo Horizonte. Le pire cauchemar de la Seleçao. Chez elle, porteuse du rêve de 200 millions d'habitants, elle a été dominée, humiliée, écrasée 7-1. Cueillie à froid par Thomas Müller (11e), elle n'a même pas eu le temps d'y croire. Elle subit même une véritable déferlante avec quatre buts en six minutes avant la pause, dont une réalisation de Miroslav Kose (23e), qui devient, avec son 16e but en phase finale, le seul meilleur buteur de l'histoire de la Coupe du monde devant l'idole locale Ronaldo. Elle en ressort traumatisée avec la plus grande défaite de son histoire et le record du plus lourd score lors d'une demi-finale de Coupe du monde. Historique.
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Schweinsteiger (Allemagne) et Fred (Bresil)

Crédit: Panoramic

2. RFA - Hongrie, finale 1954 (3-2)

Le "miracle de Berne" a permis à l'Allemagne de remporter sa première Coupe du monde en 1954. En arrivant en Suisse, elle est pourtant loin de figurer parmi les favoris. Pour sa première participation de l'après-guerre, la Nationalmannschaft se présente même avec des joueurs amateurs ou d'anciens soldats. La Hongrie, en revanche, est alors la référence mondiale invaincue depuis 31 matches et quatre ans. Elle vient d'ailleurs de battre la RFA 8-3 quelques jours avant ces retrouvailles en finale. Elle prend d'ailleurs très vite le large grâce à Puskas (6e) et Czibor (8e). Les Allemands réussissent pourtant un incroyable retournement de situation grâce à Morlock (10e) et Rahn (18e, 84e). Malgré un but refusé à Puskas à deux minutes du coup de sifflet final, la "magic Magyar" va au tapis. A la surprise générale.
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WM-Finale 1954: Czibor (re.) gegen Eckel (re.)

Crédit: Eurosport

3. RFA - Pays-Bas, finale 1974 (2-1)

En 1974, l'Allemagne a beau être championne d'Europe en titre et jouer à domicile, tout le monde attend le sacre des Pays-Bas de Johan Cruyff. Une des plus belles équipes de tous les temps. Grâce à son "football total", elle vient de terrasser l'Argentine (4-0) et le Brésil (2-0) au deuxième tour. Mais elle ne sera jamais sacrée. La faute aux Allemands. Forcément. Les Oranje ouvrent pourtant le score rapidement grâce à Johan Neeskens sur un penalty provoqué par Cruyff (2e). Mais Paul Breitner remet les deux équipes à égalité, également sur penalty (26e), avant que Gerd Müller n'inscrive le but de la victoire avant la pause (44e). Les coéquipiers de Franz Beckenbauer ne seront plus repris.
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Franz Beckenbauer et Johan Cruyff pendant la finale de la Coupe du monde 1974 entre l'Allemagne-Pays-Bas

Crédit: Imago

4. RFA - France, demi-finale 1982 (3-3 a.p., 5-4 t.a.b.)

"Aucun film au monde, aucune pièce ne saurait transmettre autant de courants contradictoires, autant d'émotions que la demi-finale perdue de Séville." Ainsi Michel Platini résume la fameuse élimination de 1982. C'est tout simplement le "match du siècle" selon certains, surtout en france. Un match qui a vu les Bleus de Platini, Trésor et Giresse mener 3-1 en prolongation. Avant de se faire sortir de la compétition aux tirs au but. Karl-Heinz Rummenigge (102e) et Klaus Fischer (108e) sont passés par là. Harald Schumacher et son attentat sur Patrick Battiston aussi. Michel Hidalgo, sélectionneur français de l'époque, confiera même plus tard : "Je n'ai jamais vu des vestiaires comme ça après le match. C'était presque la maternelle avec des pleurs. Il y a deux joueurs qu'on a été obligé de mettre tout habillés sous la douche, ils n'arrivaient pas à se déshabiller".

5. RFA - Angleterre, demi-finale 1990 (1-1 a.p., 4-3 t.a.b.)

La "vraie finale du tournoi" selon le capitaine anglais Terry Butcher. Un "classique du football" selon le sélectionneur allemand Franz Beckenbauer. Parce que les deux équipes voulaient retrouver l'Argentine en finale. Parce que l'Angleterre, qui avait dépassé toutes les espérances, pensait que son heure était enfin venue. Elle l'a cru d'autant plus lorsque Gary Lineker a égalisé en toute fin de rencontre (80e) pour répondre à l'ouverture du score d'Andreas Brehme (60e). Après une prolongation épique, place aux tirs au but. Chris Waddle et Stuart Peace manquent leur penalty. "Mon monde s'est écroulé. J'ai manqué le penalty le plus important de ma vie. C'est ma faute si l'Angleterre ne s'est pas qualifiée pour la finale", racontera Pearce par la suite. C'est à l'issue de cette rencontre que Lineker prononce sa phrase légendaire : "Le football est un jeu qui se joue à onze contre onze, et à la fin, c'est l'Allemagne qui gagne."
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Paul Gascoigne is consoled after England's loss to Germany in 1990

Crédit: Eurosport

6. RFA - Autriche, 1er tour 1982 (1-0)

L'Algérie, elle, a battu la RFA, futur finaliste, lors du 1er tour de l'édition 1982 organisée en Espagne (1-2). Une première pour une équipe africaine face à une formation européenne. Cela ne lui a pas permis d'atteindre le second tour pour autant. Les Fennecs ont été éliminés au terme du fameux "match de la honte" entre Allemands et Autrichiens (1-0). Alors que les Algériens viennent de battre le Chili (3-2), les deux équipes germaniques se contentent de passes inoffensives et passent toutes les deux au tour suivant. "Je suis désolé, regrettera beaucoup plus tard le défenseur allemand Hans-Peter Briegel. Et je n’ai rien d’autre à dire que de présenter mes excuses à l’Algérie parce qu’elle méritait de se qualifier au second tour. Il était en notre pouvoir de battre l’Autriche par plus de deux buts d’écart". C'est depuis ce jour qu'il a été décidé que les derniers matches de poule d'un même groupe se joueraient simultanément.
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Algérie RFA, Coupe du monde 1982

Crédit: Panoramic

7. RFA - Angleterre, quart de finale 1970 (3-2 a.p.)

Le remake de la finale de 1966. Et une revanche pour la République Fédérale d'Allemagne, privée du sacre quatre ans plus tôt sur un but de Geoff Hurst qui reste encore l'un des plus contestés de l'histoire de la Coupe du monde. Cette fois, la Mannschaft ne laisse pas passer sa chance face au champion en titre. Après 49 minutes, les Anglais mènent pourtant 2-0. (Trop) sûr de lui, le sélectionneur anglais commet alors l'erreur de sortir Bobby Charlton "pour l'épargner pour la suite du tournoi". Mais sans Charlton, les Three Lions déjouent. Beckenbauer (68e) et Seeler (76e) arrachent la prolongation. Gerd Müller poursuit la sanction à la 108e minute en profitant d'une erreur de Peter Bonetti, titulaire à la place de Gordon Banks, absent pour cause d'intoxication alimentaire. Et Uwe Seeler de savourer : "On avait une revanche à prendre".
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1970 - Quatre ans après la finale controversée de Wembley, Allemands et Anglais s'offrent un remake, en quarts de finale cette fois. Un nouveau monument, mais c'est la Mannschaft qui sort vainqueur (3-2)

Crédit: Imago

8. Maroc - RFA, huitième de finale 1986 (0-1)

Après une première apparition en 1970 au Mexique, le Maroc revient en terres mexicaines. Malgré un groupe relevé (avec l'Angleterre, le Portugal et la Pologne de Boniek), les Lions de l'Atlas font sensation. Ils tiennent en échec les Anglais et les Polonais (0-0) et battent le Portugal (3-1). Les partenaires d'Aziz Bouderbala s'offrent le luxe de terminer en tête de leur groupe et deviennent les premiers Africains à se qualifier pour le deuxième tour d'une Coupe du monde. En huitième de finale, à Monterrey, le Maroc tient tête à l'Allemagne de Völler, Rummenigge et Allofs. Mais l'espoir retombe brutalement quand Lothar Matthäus trompe Ezzaiki Badou sur un coup franc de 25 mètres… à la 89e minute.
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Peter Briegel (Allemagne) face à Abdelaziz Bouderbala (Maroc) en 1986

Crédit: Eurosport

9. Allemagne - Corée du Sud, demi-finale 2002 (1-0)

En cinq Coupes du monde, la Corée du Sud n'avait jamais franchi le 1er tour. Il a fallu attendre qu'elle co-organise la Coupe du monde avec le Japon en 2002 pour qu'elle signe l'exploit le plus retentissant de son histoire. Et quel exploit. Personne ne s'attendait à voir les Guerriers Taeguk s'imposer face au Portugal (1-0) et à la Pologne (2-0) en poule, battre l'Italie en huitièmes grâce à un but en or (2-1) et l'Espagne en quarts (0-0, 5-3 t.a.b.). Les joueurs entraînés par Guus Hiddink, malgré les polémiques sur l'arbitrage favorable qui les entourent, deviennent les premiers non-Européens et non-Américains à se qualifier pour le dernier carré d’un Mondial. Mais ils trouvent sur leur route l'Allemagne et Michael Ballack, seul buteur de la demi-finale (75e). Le rêve coréen vient de passer. Il ne se représentera pas.
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Miroslav Klose dans la devant le but sud-coréen lors de la demi-finale Allemagne-Corée du Sud en 2002.

Crédit: AFP

10. Mexique - RFA, quart de finale 1986 (0-0 a.p., 1-4 t.a.b.)

Le Mexique n'a jamais atteint le stade des demi-finales en Coupe du monde. En 1986, lors du Mondial organisé chez lui après le retrait de la Colombie, le coup n'est pourtant pas passé loin. A une séance de tirs au but près (0-0, 4-1 t.a.b.). A l'Estadio Universitario de Monterrey, Hugo Sanchez et ses coéquipiers dominent les débats. Ils se retrouvent même en supériorité numérique après l'exclusion de Thomas Berthold (65e). Mais les Aztèques tombent sur un Harald Schumacher en état de grâce. Le portier allemand reste impeccable jusqu'à la séance des tirs au but. Seul Negrete parvient à le prendre à défaut. Quirarte et Servin trouvent ses gants. Et la Nationalmannschaft prive les Mexicains d'une demi-finale face à la France. Celle qui aurait été la première de son histoire.
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Schumacher face au Mexique en 1986

Crédit: Eurosport

Après le réveil…

  • Le Brésil sèche encore ses larmes et va devoir tirer les conséquences de son échec s'il veut accrocher une sixième étoile sur son maillot en 2018.
  • Aux Pays-Bas, "la mère de toutes les défaites" a été suivie de deux nouveaux échecs en finale en 1978 et 2010.
  • La Hongrie s'est peu à peu éteinte après 1954 et le démantèlement de son "équipe en Or". Elle n'a plus fait mieux que deux quarts de finale en 1962 et 1966 ainsi qu'une troisième place lors de l'Euro 1964.
  • La France a su dépasser le cauchemar de Séville pour poser les bases qui ont amené le sacre de 1998.
  • L'Angleterre, traumatisée par sa défaite de 1990, est maudite dans les séances de tirs au but, à l'exception de son quart de finale face à l'Espagne lors de l'Euro 96.
  • L'Algérie a attendu cette année pour se hisser pour la première fois de son histoire en huitièmes de finale. Après 32 ans d'attente.
  • Le Maroc attendra huit ans avant de revenir en phase finale de Coupe du monde. Pour deux échecs au premier tour (1994 et 1998).
  • La Corée du Sud est sortie grandie de son parcours de 2002. Mais le rêve coréen n'a pas connu de lendemain (1er tour en 2006 et 2014, huitièmes de finale en 2010).
  • Le Mexique n'a jamais eu d'autre chance de disputer une demi-finale. Il s'est même arrêté six fois de suite en huitièmes.
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