Tirage au sort Roland-Garros 2014 : Nadal, Djokovic, Serena et autres questions brûlantes

Blessé à Monte-Carlo, vainqueur à Rome, le Serbe a vécu une saison sur terre battue particulière. Malgré un mois d'arrêt, il a réussi à dominer en Italie trois joueurs du Top 10, dont les deux derniers finalistes à Roland-Garros, Ferrer et Nadal. Inutile de dire que le Serbe est fin prêt pour tenter de remporter ce dernier titre du Grand Chelem qui manque à son palmarès. Surtout avec, à son avantage, une série en cours de quatre victoires de suite sur le Majorquin, la dernière sur la terre battue de Rome.

A 650 points du leader espagnol au classement ATP, Novak Djokovic pourrait même reconquérir la première place mondiale à Paris : en cas de victoire en finale face à Nadal, ou avant si Nadal n'atteint pas les demi-finales. Et même chose si Djokovic perd en demi-finales et si Nadal perd ensuite face à une tierce personne en finale. En 2013, il n'était pas loin d'être le deuxième joueur à battre Nadal à Paris. Il lui reste tout de même une grosse marche à franchir.

La question se pose après une saison 2014 moins impressionnante que les précédentes sur terre battue. Trois défaites au compteur - face à ses compatriotes Ferrer et Almagro à Monte-Carlo et Rome en plus de Djokovic à Rome - un seul titre sur un Masters 1000 européen, le Majorquin n'avait jamais connu si peu de réussite sur ces dix dernières années. Mais il a aussi avoué ne pas être physiquement au top, élément fondamental dans la réussite de l'octuple vainqueur à Roland-Garros.

Sauf catastrophe physique et en dépit des doutes qu'il a pu avoir au cours de ses dernières semaines, Nadal a encore toutes les armes pour briller une fois de plus sur la terre battue parisienne où il sera le favori naturel de l'édition 2014. Après tout, il reste un numéro un mondial en puissance avec 34 victoires en 40 matches depuis le mois de janvier. S'il s'impose à Paris, il deviendra le premier joueur de l'histoire à remporter Roland-Garros cinq fois de suite. Il porterait alors son nouveau record à neuf sacres dans un même tournoi du Grand Chelem, son quatorzième au total, comme Pete Sampras, deuxième vainqueur le plus titré dans les tournois majeurs derrière Roger Federer.

Après un Djokovic touché au bras droit au mois d'avril et un Nadal en quête d'un second souffle, cette édition de Roland-Garros pourrait peut-être réserver quelques surprises. Si une finale entre l'Espagnol et le Serbe est attendue, d'autres joueurs sont susceptibles de bousculer l'ordre établi. A commencer par Stan Wawrinka : le Suisse, troisième joueur mondial, a créé la première sensation de l'année en s'imposant à l'Open d'Australie. Sur terre battue, il a remporté un succès probant à Monte-Carlo, confirmant son statut d'outsider principal à Paris derrière Nadal. Deux zones d'ombre cependant : il n'est jamais allé plus loin que les quarts à Paris et il reste depuis sur deux défaites prématurées à Madrid et Rome.

D'autres joueurs poussent de plus en plus pour prendre la relève. Entre Milos Raonic, Grigor Dimitrov, et Kei Nishikori, les talents se bousculent au portillon. Parmi eux, le Japonais a tout pour jouer les trouble-fête. Tout nouveau joueur du Top 10 cette saison, Nishikori a remporté le tournoi de Barcelone et a joué une finale de prestige face à Nadal à Madrid avant de rendre les armes sur blessure.

Il n'en faut pas moins oublier les autres ténors du Top 10. David Ferrer ou encore Tomas Berdych pourraient parvenir à se faufiler de nouveau dans le dernier carré des Internationaux de France. A côté d'eux, deux inconnues subsistent : Andy Murray d'abord. En retrait par rapport aux autres joueurs du Top 10 cette saison et absent à Paris l'an passé, l'Ecossais essayera d'atteindre au moins les quarts de finale comme en Australie cette saison.

Et quid de Roger Federer, lauréat en 2009 ? Désormais débarrassé de ses problèmes de dos qui lui ont pourri la saison dernière, ce père de famille nombreuse - depuis l'arrivée de ses jumeaux Leo et Lenny le 12 mai dernier - sera capable de tout à Paris. Même de rejouer une finale qu'il attend en Grand Chelem depuis Wimbledon en 2012.

Cela devient récurrent : aucun Français ne sort du lot pour jouer la gagne à Roland-Garros. Ce n'est pas faute de le vouloir, mais bien de le pouvoir. Cette saison, la France n'a aucun représentant dans le Top 10 mondial à l'amorce des Internationaux de France - une première depuis 2007 - contre deux l'an passé. Richard Gasquet, treizième mondial et numéro un français, ne sait toujours pas s'il pourra jouer à cause d'une blessure au dos qui le paralyse depuis le mois de mars.

Gaël Monfils, seul Tricolore à avoir gagné un titre cette saison, à Montpellier, soigne de son côté une cheville droite douloureuse. Il n'a remporté que quatre matches sur terre battue en 2014 et a déclaré forfait à Madrid, Rome et Nice. Cela ne veut pas dire qu'il ne fera pas une mauvaise performance à Paris, mais, encore une fois, sa préparation n'a pas été optimale.

Demi-finaliste la saison dernière, Jo-Wilfried Tsonga verrait d'un bon oeil un parcours similaire sur la terre parisienne. Mais le quatorzième mondial n'a aucun résultat probant sur un Top 10 auquel se raccrocher cette saison pour espérer un coup de force Porte d'Auteuil. Qu'importe, le Manceau dit vouloir tout faire pour s'imposer à Paris, flanqué de sa paire de coaches Escudé-Ascione qui émet le même son de cloche que lui. Toute élimination avant la seconde semaine sera vécue comme un (gros) échec.

Contrairement à JWT, Chardy a claqué une victoire de prestige sur terre battue en battant Roger Federer à Rome avant de perdre face à Raonic en quart de finale, son meilleur résultat sur terre en 2014. Sera-ce lui la belle surprise de la quinzaine ou Gilles Simon qui a pris un set à Rafael Nadal également à Rome, seul fait majeur pour lui cette année depuis un 2e tour gagné face à Cilic en Australie en cinq sets ? S'ils passent les huitièmes de finale l'un comme l'autre - ce qu'ils n'ont encore jamais fait à Paris - leur tournoi sera d'ores et déjà réussi.

A Paris, il pourrait bien y avoir elle et les autres. Si elle est en forme et qu'aucune blessure ne vient le freiner, comme en Australie, Serena Williams a toutes les cartes en main pour décrocher un troisième titre à Paris, la deuxième de suite. Impériale en 2013, la numéro un mondiale a remporté le plus de titres WTA en 2014 avec trois titres, Brisbane, Miami et Rome dernièrement qui a gommé ses doutes après son forfait à Madrid suite à une cuisse douloureuse. Son entraîneur, Patrick Mouratoglou, assure que sa motivation est toujours aussi forte et que ses problèmes physiques sont derrière elle. Une mauvaise nouvelle pour la concurrence.

La concurrence côté dames sera représentée principalement par Maria Sharapova. Sa blessure à l'épaule droite fin 2013 est derrière elle. La lauréate parisienne en 2012 et finaliste l'an passé a signé deux victoires de suite sur terre battue à Stuttgart et Madrid, avant de perdre au troisième tour à Rome face à une autre ancienne vainqueur à Paris : Ana Ivanovic. Seulement huitième mondiale à Roland-Garros, elle pourrait toutefois rencontrer Serena Williams avant la finale. Faute de voir Azarenka à Paris, l'autre joueuse principale à surveiller sera Na Li. La Chinoise est numéro deux mondiale et vainqueur du premier titre majeur de la saison en Australie. Elle s'est arrêtée en quart à Madrid et Rome, mais n'est plus à un coup d'éclat près, elle qui a signé une victoire surprise à Paris en 2011.